blasphème
qu'il tomba roide mort. Le corps fut porté dans l'église
de Sainte-Michel de Barchue (1) (sic), où les prêtres
et le peuple prièrent pour cet homme auquel ils ne purent
rendre la vie. L'enfant, plus enflammé encore de dévotion
pour saint Michel, partit en voyage et l'accomplit avec plus de
trente autres compagnons qui approuvèrent et signèrent
ce miracle, ainsi, que plusieurs autres du même pays qui
vinrent, peu à peu, visiter cette église. »
Si l'on se reporte aux manuscrits plus complets de Dom Huynes
(2), on y trouve une narration plus détaillée. Le
religieux y précise Ia date, 2 mars 1457; il indique les
noms des pèlerins belges qui accompagnèrent le jeune
Nicolas Le Pellier : c'étaient Léonard de Valnuis,
Léonard Le Febvre, Pierre de Masson et Michel d'Entrehuicdeniers.
Partis de Liège, le 4 mars, ils arrivèrent au Mont
le 25 du même mois. La distance de Liège au Mont-Saint
Michel étant d'environ 150 lieues en ligne droite, les
pèlerins faisaient donc entre 7 et 8 lieues par jour.
1.
Il s'agit, très probablement, de l'église de Saint-Michel
de Borcette, que les registres archi-diaconaux, locaux, désignent
sous la forme de Borsutum. Les altérations, dans la transcription
des noms de lieu sont fréquentes sur les actes micheliens;
les bénéd ictins inscrivaient souvent les noms étrangers
avec l'orthographe
phonétique qui leur était restée dans l'oreille.
2. Ces manuscrits sont, aujourd'hui, à la Bibliothèque
Nationale à Paris, n° 18.946 et 18.947, fonds français.
Un historien normand, M. Eugène de Beaurepaire, a fait
de l'Histoire de Dom Huynes une bonne édition, en 2 volumes,
Rouen, 1872.