Le Couësnon,
Par sa folie,
A mis le Mont
En Normandie.
Le
pays étant très plat, on n'aperçoit, de toutes
parts, que la tangue grise, généralement embrumée
et silencieuse. C'est une sorte de préparation à
l'impression grandiose que doit produire l'aspect du colosse que
l'on va visiter. Enfin, la silhouette du Mont Saint-Michel s'estompe
à l'horizon et se dessine peu à peu dans la brume.
Autrefois, on abordait difficilement le Mont, et la traversée,
soit sur la grève à marée basse, soit en
bateau à marée haute, était plus impressionnante,
parfois dangereuse. Depuis 1880, on y arrive, en tout temps, par
une digue de deux kilomètres qui le relie à la terre
ferme, travail exécuté par le corps des Ponts et
Chaussées.
A mesure que l'on avance sur la digue, le Mont grandit à
vue d'œil, et bientôt l'on en distingue tous les détails
: la ville de Saint-Michel, collée au roc et surmontant
le mur d'enceinte, le Musée à gauche, la plateforme
dominant la ville, la muraille du château couronnant la
plate-forme, le château hardiment lancé pardessus
la muraille, l'église perchée sur le château,
et dominée elle-même par le carn panile égaré
dans le ciel.
La digue (P. G. 1) se termine brusquement, contre le mur des fortifications,
entre la Tour du Roi (P. G. 3) et la Tour de l'Escadre (P. G.
2). Une passerelle en bois (P. G. 4) aboutit à l'unique
porte donnant accès dans la ville.
M. Paul Gout, architecte en chef des Monuments Historiques, chargé
de la restauration de l'abbaye du Mont Saint-Michel, a proposé,
lors de la visite de M. Dujardin-Beaumetz, Sous-Secrétaire
d'Etat des Beaux-Arts (avril 1907), d'incurver les derniers cent
cinquante mètres de la digue vers l'ouest, pour lui faire
gagner, en plan incliné, l'entrée du Mont, où
elle amènerait ainsi directement, à marée
basse, les
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CHAPITRE
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DU MONT SAINT MICHEL
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