Poulard
souffrait sans mot dire ces restrictions. Un jour, pressentant
de nouveaux sacrifices, il s'attrista ; une grosse larme perlait
à sa paupière. Alors, sa femme l'embrassa et le
consola comme un enfant, et lui rendit ses gâteaux et son
plein verre de vin. Il les avait bien mérités. Aussi
bien, la victoire était assurée. Nous étions
en septembre 1918.
En ces mauvais jours, Monsieur Poulard faisait fonctions de maire.
Il s'acquit ainsi un titre de plus à la reconnaissance
de ces concitoyens. Le 11 novembre 1918, à 13 h. 30, la
nouvelle de la signature de l'armistice ayant été
confirmée, il fit publier à son de caisse une proclamation
qui commençait par ces mots : " Gloire au Tout-Puissant",
et qui magnifiait, en excellents termes, l'héroïsme
victorieux de nos soldats et de nos marins.