une aquarelle,
un crayon, une pochade quelconque. Mais, dans la dédicace
de l'oeuvre, passait le coeur de l'artiste.
A "l'Hermitage", où elle vécut les dernières
années de sa vie, on a réuni une jolie collections
de tableautins qui - en dehors de son incontestable valeur intrinsèque
- a la saveur exquise d'un referendum spontané.
Mais l'hôtesse laborieuse avait quelque peine à comprendre,
qu'avant de produire, l'artiste doit rêver. Elle ne pénétrait
pas davantage la flânerie de l'archéologue. Le premier
surtout, qui attend, jour après jour, l'inspiration et
recherche ensuite les conditions atmosphériques les plus
favorables, s'attirait des remontrances sévères,
réitérées : "Mais travaillez-donc, Monsieur,
faites quelque chose ... n'importe quoi, mais quelque chose."
Hélas ! le conseil demeurait sans résultats.
Alors, Madame Poulard y allait d'une petite requête, comme
d'un service à lui rendre : "Tenez : aujourd'hui,
il pleut ... Vérifiez donc nos factures." Stratagème
d'une délicatesse émouvante, inventé par
cette femme au coeur d'or, pour éviter au pensionnaire
l'aveu pénible