chance,
beaucoup de chance. Nous avons été des privilégiés.
Dieu a été bon pour nous ... "
Elle ajoutait : "Ah ! si je le pouvais j'écrirais
mes Mémoires, pour montrer à tous ces gens d'après-guerre,
qu'ils ont tort de vouloir faire fortune en quelques années.
Ce n'est pas permis. On ne peut pas être heureux sans travailler,
quand on peut encore travailler. Nous avons quitté notre
hôtel, seulement quand nous ne pouvions plus en supporter
la fatigue. Nos pauvres jambes n'en voulaient plus. Mais nous
avons su nous occuper toujours dans notre retraite ... Ce que
je voudrais dire, c'est qu'une petite fille, partie de rien, a
pu faire ce que j'ai fait en restant honnête et digne ...
Y at-til plus heureux que nous, dîtes-moi ? Que j'ai de
reconnaissance au bon Dieu et à tous ceux qui nous ont
servis ou qui nous ont témoigné de l'affection !"
Tout cela etait exprimé avec un accent de conviction qui
ne trompe pas.