mauriste
Thomas Le Roy signale, en mai 1646, l'effronterie de ces vilains
personnages; il nous montre l'archidiacre du Mont Saint-Michel
faisant, à cette date des remontrances à plusieurs
bourgeois de la ville unis à certains goglus, lesquels
leur amenaient des pèlerins et, par ce moyen, ôtaient
à ceux-ci la liberté de loger où bon leur
semblait.
Le gogluage était un délit: c'était aussi
un péché; pour être absous, il falIait passer
par le tribunal de la pénitence
: « Le révérend père archidiacre, nous
dit Thomas Le Roy, a rendu une sentence aux termes de laquelle
il défend le gogluage et se réserve de donner l'absolution
des cas commis par les delinquants et fait défense à
tous les confesseurs, du Mont de les absoudre. » C'était
un cas réservé.
Les théologiens d'aujourd'hui sont-ils aussi sévères
et le cas est-il aussi fréquent ?
Les hôteliers et les cabaretiers étaient soumis à
la vérification des poids et mesures. Ils n'étaient
pas tous très délicats ou simplement honnêtes;
en 1494, l'abbé du Mont Saint-Michel, agissant en vertu
des pouvoirs qui lui étaient conférés par
le roi de France, fit condamner plusieurs débitants du
Mont pour contravention aux mesures de vin et de cidre. Nous savons
aussi que le 22 mai 1637 le R P Bernard Jevardac, archidiacre
de l'abbaye, se présentat inopinément chez les marchands
de liquides. établis dans la ville. Il fit la visite, dit
le chroniqueur, des mesures des pots et pintes en usage dans les
cabarets et hôtelleries du Mont, vendant et débitant