charmantes
villes, où d'anciens habitants du Mont Saint-Michel goûtent,
après une vie laborieuse, un repos bien mérité.
Voici, précisément le paisible ermitage qui depuis
quelques années, abrite Mme Poulard et qui domine I'hôtellerie,
aujourd'hui transformée où, durant trente trois
ans, elle reçut, si aimablement des milliers de voyageurs.
Mme Poulard, la célèbre, la belle Mme Poulard, que
l'on pourrait appeler aussi, en raison de son pays d'origine,
la belle Nivernaise, m'accueille avec cette grâce charmante
et captivante, universellement connue et de vieux souvenirs d'amis
communs animent, égayent et aussi attristent quelquefois,
- on n'oublie pas les disparus, - notre conversation d'un ton
discret et amical.
Aux murs de la jolie salle, où pénètre à
flots, par une grande baie, une lumière
intense, il est agréable de voir ces petits tableaux, ces
croquis humoristiques, ces esquises légères et ces
pochades spirituelles, souvenirs des artistes qui ont passé
par le Mont de 1875 à 1910. D'une main libérale,
M Poulard me remet les sept volumes ou Album des Visiteurs qui
ont enregistré leur passage ou leur séjour dans
l'hospitalière maison. La vérité m'oblige
à dire que je n'ai pas fait dans ces recueils de découvertes
sensationnelles. Y a-t-il même des perles dans tout ce fatras
! Peu ou point d'idées originales, quelques réminiscences
plus ou moins heureuses, des bons mots, de mauvais aussi, des
pastiches amusants, des vers de bric et de brac, pas mal de sottises,
beaucoup de