«
contre les souverains despotes du Mont », expression qui,
à n'en pas douter, lui avait été soufflée
par M. Meslé lui-même: « Autrefois, disait
Ridel dans ses doléances, le Mont Saint-Michel était
un lieu édifiant; aujourd'hui les religieux le regardent
comme une prison de leur ordre. La police qu'ils exercent est
vexatoire; le principal commerce du lieu est celui des choses
qu'on vend aux pèlerins; chaque marchand s'empresse d'offrir
sa marchandise et c'est une occasion de querelles. Le commandant
avait, à cet effet, réglé le rang des marchands;
chacun devait vendre à son tour et ne pouvait équiper
de suite deux compagnies. Si la loi était bien appliquée,
ce serait parfait; mais les moines prétendirent que ceux
qui n'étaient pas marchands participeraient au profit des
marchands; ils voulaient que chaque marchand eût un associé
non marchand, qui ne mettrait rien dans le commerce, qui ne risquerait
aucune perte et qui, cependant, aurait la moitié des profits.
» (Mémoire en forme de requête, adressé
à NN.. SS. du Parlement et envoyé à Rouen
par le syndic perpétuel de M. S. M. Archive dép.
de Calvados C. 472).
A la suite d'une scène, plus ou moins scandaleuse, sur
la voie publique, Natur, beau-frère de Ridel, se livra
à des voies de fait sur un des membres de la famille Oury,
protégée par les moines; aussi, en vertu d'une ordonnance
de police, rendue par le prieur de la communauté, Natur
fut-il arrêté et incarcéré au château,
après avoir été traité de B... et
de J.F... par un des religieux et menacé de