agile
et fluet, s'était déjà emparé de la
corde qui le fit disparaître dans le trou béant.
Quelques instants après, un cri terrible retentit : «
Trahison ! Trahison
! »
Un corps roula le long de la muraille : c'était le page,
qui avait été reçu par Jeh an Courtils dans
la salle ordinaire; mais le vantail de la porte derrière
laquelle étaient dagués les huguenots ne s'était
pas refermé assez vite, cette fois, pour cacher le meurtre
du dernier entré. D'un coup d'œil, le page avait vu
la scène; il avait compris l'affreux drame, et ayant réussi
à grand peine à écarter Jehan Courtils qui
voulait lui barrer la retraite, il s'était précipité
poignard en main, vers l'ouverture maudite; il avait réussi
à empoigner la corde, il s'était laissé glisser,
mais il avait dû la lâcher, sentant que Jehan Courtils
le remontait. En haut comme en bas, c'était la mort; le
page préféra la trouver au milieu des siens, et,
le corps brisé, il expira aux pieds de Montgommery.
« Trahison ! Trahison
! » répéta le chef huguenot.
Et comme il ralliait pour le départ la poignée d'hommes
qui lui restait, une fusillade nourrie éclata au-dessus
de sa tête. C'étaient les chevaliers du Mont qui
déchargeaient leurs arquebuses
sur les religionnaires; c'étaient les miquelots qui jetaient
du haut en bas de grosses pierres sur leurs ennemis, qu'ils savaient
être sous la muraille de la Merveille.
Alors, ce ne fut plus une retraite, mais une fuite éperdue,
et comme le farouche huguenot, la rage au