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les fiefs de l'abbaye. On n'y soufflait mot du service que Pierre
du Guesclin allait rendre aux moines en faisant des hécatombes
de ces maudits lapins qui dévastaient leurs domaines; mais.
il était dit que le permis était octroyé
à Monseign'eur du Guesclin « pour reconnaître
les honneurs et courtoisies qu'il avait faites à l'abbaye
et qu'il ferait encore, s'il plaisait à Dieu. Il pouvait
donc librement et partout « chasser les conins (lapins),
avec chiens, furets et filets, en prendre tout ce qui lui plairait
et poursuivre et abattre des oiseaux gentils, avec l'adjuvance
des faucons ». Mais il était bien spécifié
que cette autorisation ne créait pas un droit au noble
seigneur et qu'elle était essentiellement révocable
au gré des bénédictins qui l'accordaient
libéralement et sans contrainte.
Monseigneur Pierre du Guesclin ne se montra pas froissé
de ses réserves; à peine fut-il en possession du
parchemin qu'il fit une guerre acharnée aux lapins qui
dévastaient les terres des religieux, si bien que, dès
les premiers jour du printemps de 1365, les moines eurent la satisfaction
de manger de délicieuses carottes nouvelles plaisir dont
ils étaient privés depuis plusieurs années
déjà.
Trois siècles après, ils eurent, hélas !
rnaille à partir avec un autre seigneur du pays qui ne
ressemblait guère à Monseigneur du Guesclin. On
sait que le droit de chasse essentiellement régalien mais
transmissible aux vassaux, était jalousement conservé
par