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a été répandu des flots, à l' époque
récente des luttes fratricides entre les fils de Guillaume,
roi d'Angleterre ! Certes, l'abbé n'aurait qu'un mot à
dire pour rassembler autour de la bannière de saint Michel
ses fidèles vassaux de Bretagne et de Normandie ! Il n'ordonnera
qu'à la dernière extrémité de sonner
cette puissante cloche d'alarme que Ranulphe baptisa du nom de
Rollon et qui tinte le sinistre tocsin, quand l'abbaye est en
péril.
Roger aime mieux toucher le cœur de Dieu et triompher de
ses ennemis par la prière que de les frapper avec le glaive
!
Dans ce dessein, il a réuni ses religieux et ils tiennent
conseil dans la crypte de l'aquilon. L'abbé
leur a exposé les ravages que Jean de Thomas exerce sur
les terres de l'abbaye, er, après une courte délibération,
les bénédictins décident, - ce qui est immédiatement
transcrit sur les registres des actes - que « sans omettre
un seul jour, il sera célébré, devant l'autel
Saint-Michel, pendant que l'on chantera la messe, une CLAMEUR
TRÈS PIEUSE en présence des très saint et
très véritable corps de Notre-Seigneur Jésus-Christ,
chantant avec larmes MISERERE MEl et clamant KYRIE ELEISON. »
Le jour même, l'office de clameur est célébré
et les belles voûtes de la spacieuse église qu'Hildebert
éleva, il y a cent ans,au sommet du roc, sont remplies
par les supplications des moines.
L'hymne de saint Ambroise éclate :