peut-être;
seront, eux aussi, les serviteurs de Dieu, parce qu'ils sont doux
et pieux.
Pourquoi donc le vénérable abbé fait-il,
souvent, de sévères remontrances au sacristain ?
C'est que Drogon n'est pas toujours suffisamment recueilli, quand
il prend soin de l'église ! Il souffle trop bruyamment
sur les cierges; il dépose avec une vivacité exagérée
les chandeliers et les vases sacrés sur le marbre des autels;
il remonte, avec une précipitation trop grande, les, lampes
suspendues à la voûte du Lieu-Saint. Il se hâte,
quand il époussète les balustres, les stalles et
les confessionnaux ; et chose plus grave, l'abbé et les
bénédictins ont remarqué qu'il s'incline
à peine, quand il passe, devant l'autel de Monsieur saint
Michel en la Nef. Voilà pourquoi Drogon a reçu du
bon abbé plus d'un sévère avertissement.
Il a bien promis de se corriger. II n'a pas eu besoin de dire
à l'abbé que ses manquements étaient involontaires
et irréfléchis. Tous les bénédictins
savent que Drogon pèche par étourderie. Mais la
légèreté n'est pas permise dans le temple
du Seigneur, ni à l'égard du glorieux archange.
Quel contraste avec ses jeunes aides, dont les génuflexions
sont profondes, quand ils passent devant les autels, en faisant
une petite prière.
En vérité, Drogon est incorrigible. Pas plus tard
qu'hier, le prieur claustral a été obligé
de l'admonester devant quelques fidèles; trois fois de
suite, il a passé, sans s'incliner, devant la statue de
saint Michel