Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

-Je ne mourrai pas seul ! cria Méloir. Au moment où son autre main allait toucher le col de Reine, Aubry passa, plus rapide qu'une flèche. Sa lance avait traversé de part en part la gorge de Méloir. Méloir blasphéma et lâcha prise. Le sable cacha sa blessure. Il n'avait plus que la tête au-dessus de la tangue. Et la mer mouillait déjà les vêtements de Reine qui, elle aussi, s'enlisait lentement. Aubry sauta sur le sable, et mit sa lance en travers pour assurer ses pieds.
-Tu n'auras pas le temps ! dit Méloir en souriant au flot qui vint lui baigner le visage. Un visage de réprouvé ! Le cheval, dès qu'il sentit l'eau à ses pieds, souffla et mit le nez au vent, cherchant la direction de sa fuite.
Aubry se sentit défaillir, car l'imagination ne peut rêver un danger plus terrible et plus prochain que celui qui l'écrasait de toutes parts.
Si le cheval partait, Reine était perdue sans ressource. Aubry la quitta, saisit la bride du cheval et la mit dans la gueule de maître Loys en commandant :
-Ne bouge pas ! Le cheval révolté fit un bond.

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