Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

Kerbehel voulut répondre ; mais Loys, qui en avait fini avec Nantois, Léopard, Varot et les autres, s'élança sur lui, la gueule rouge, et le malmena cruellement.
En même temps, Péan tombait, la gorge traversée par l'épée d'Aubry- Hardi, Loys ! maître Loys ! ils sont à nous !
-Cet homme est le diable ! s'écria Coëtaudon qui donnait de grands coups de lance dans le vide.
-Non pas ! c'est le chien qui est le diable ! balbutia Kerbehel, désarçonné à demi.
-Ô mes compagnons ! pleura Corson, il n'y a pour nous ici ni profit, ni gloire ! Ce n'est pas celui-là que nous cherchons. Sus au vieux Maurever ! et laissons ce ragot qui nous donne le change.
L'avis était bon.
-Sus ! sus ! clama Kerbehel, enchanté de ce biais.
-Sus ! sus ! Et les éperons s'enfoncèrent dans le cuir des chevaux.
En ce temps déjà, les mots prenaient, à l'occasion, des significations très subtilement détournées.
Sus ! voulait dire ici : sauve qui peut !
Mais la gloire était sauvegardée.
Maître Loys fournit encore une charge ; Aubry se lança une dernière fois dans le brouillard, puis ils s'étendirent fraternellement, l'un près de l'autre, haletants, harassés,- mais vainqueurs !
Il était neuf heures du matin. Le soleil prenait de la force et pompait lentement le brouillard.
Un vent léger venait du large, annonçant le flux.
Le moment s'approchait où ce rideau immense, qui cachait les grèves allait se déchirer.
Soit qu'il s'évanouit subitement avec la prestesse d'un changement à

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