Dès le commencement du combat, maître Gueffès
devint fou, car on l'entendit crier :
-Jeannin, petit Jeannin ! pitié ! pitié ! Qu'avait-il
à faire là-dedans Jeannin, le petit coquetier des
Quatre-Salines ?
La Fée prit, cependant, Gueffès par le cou et l'entraîna
dans le brouillard.
Il se débattait, le malheureux ! La Fée et lui disparurent
derrière la brume.
Quand le brouillard se leva, vers midi, les pêcheurs trouvèrent
maître Vincent Gueffès étendu sur le sable,
la Fée lui avait tordu le cou.
Il faut se méfier. Chacun savait que maître Gueffès,
quand il avait les pieds dans les cendres, et le piché
au coude, parlait trop à son aise de la Fée des
Grèves.
Il faut se méfier. Se taire est le mieux. Mais si vous
avez à parler d'elle, dites toujours la bonne fée,
ou ne passez jamais en grève...