Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

-Je te fais observer, mon cousin Aubry, que tu me serres le cou sans y songer. Je déteste les demi-mesures. Étrangle-moi comme il faut, morbleu ! ou lâche-moi !
-Je te lâcherai dès que nous serons d'accord.
-Je ne peux pourtant pas t'ouvrir cette porte, moi ! s'écria Méloir d'un ton dolent.
-Me promets-tu qu'une fois libre, tu ne tenteras contre moi aucune résistance ?
-Je le promets.
-Me promets-tu que tu te laisseras lier les mains et les jambes ?
-À quoi bon, mon cousin ?
-Et mettre un bâillon sur la bouche ? acheva Aubry, dont les doigts firent un petit mouvement.
-Je le promets ! je le promets ! je le promets ! dit Méloir précipitamment.
-T'engages-tu à me céder ton armure pour que je m'en revête sous tes yeux ?
-Mon armure ?
-Depuis les éperonnières jusqu'à la salade.
-Ah ! cousin Aubry ! mon cousin Aubry, grommela le pauvre chevalier, je ne t'aurais jamais cru si madré que cela !
-T'y engages-tu ?
-Je m'y engage.
-Sous serment ?
-Sous serment.
-À la bonne heure !
Relève-toi donc et tiens ta parole comme un gentilhomme.
Pour ce qui était de se relever, Méloir ne se le fit point dire deux fois. Quant à tenir sa parole, peut-être aurait-il trouvé quelque exception, comme on dit au Palais, s'il n'avait pas vu sa bonne épée toute nue entre les mains d'Aubry.
Sa dague restait bien encore au fourreau, mais Aubry de Kergariou était un fier homme d'armes. L'attaquer avec une dague quand il avait l'épée à la main, c'eût été folie.

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