avons d'autres rubriques. Et pour ton édification, mon
cousin Aubry, je vais t'en enseigner une.
Il s'interrompit et son gros rire le reprit.
-Oh ! oh ! s'écria-t-il, pour le coup, te voilà
qui dresses l'oreille ! Il faut, en vérité, que
je sois un bien bon parent, ou que j'aie confiance majeure dans
les verrous de messer Jean Gonnault, prieur des moines
du mont Saint-Michel, pour te montrer comme cela le fond de mon
sac.
Mais je ne me souviens pas d'avoir vu jamais une figure plus drôle
que la tienne, mon cousin Aubry : je m'amuse à te contempler
comme on s'amuse à regarder un mystère ou une sotie,
représentée par d'habiles histrions.
Ce fut au tour du prisonnier de froncer le sourcil. Méloir
prenait rondement sa revanche.
-Ne te fâche pas, continua-t-il, et laisse-moi me divertir.
Voici donc la rubrique annoncée : J'arrive à la
retraite de monsieur Hue de Maurever, mon futur et vénéré
beau-père, je l'arrête au nom du duc François,
lui, sa fille et sa suite, s'il en a, par fortune, ce que je ne
crois guère. Je les emmène. Tu suis bien, n'est-ce
pas ? En chemin, je pousse mon cheval aux côtés du
sien et je lui dis :
-Sire chevalier, je fus de vos amis, et vous avez dû vous
étonner grandement de me voir prendre le rôle qui
est présentement le mien.
Il ne répond que par un regard de dédain. J'insiste.
Il m'envoie au diable.
Tu vois que je mets tout au pis, mon cousin.
J'insiste encore et je lui dis avec tristesse :
-Vous m'avez bien mal jugé, Hue de Maurever. Tout ce que
j'ai fait, je l'ai fait pour vous. Dès la première
heure où vous avez été en danger, j'ai voulu
vous sauver, fût-ce au péril de ma propre vie !
Naturellement il ouvre une oreille, car enfin, dès qu'une
énigme est posée, on aime à en savoir le
mot.
Moi, je salue respectueusement, et je fais mine de vouloir me
retirer. Il me retient en disant :
-Je ne vous comprends pas. À moins qu'il ne préfère
dire :
-Expliquez-vous. Je lui laisse le choix entre les deux tournures.