Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

Mais monsieur Hue songeait bien à cela.
Sa fille ! sa pauvre belle Reine !
Son coeur se déchirait.
Il craignait, en levant les yeux, de voir un lambeau de robe, un voile, un débris,- quelque chose d'horrible !
La brume s'était complètement éclaircie.
Monsieur Hue prit son grand courage et regarda devant lui.
Devant lui, l'eau coulait paisiblement, découvrant de plus en plus la grève.
Au loin, le Mont-Saint-Michel sortait du brouillard, majestueux et fier, avec sa couronne d'édifices hardis.
Entre lui et le Mont,- dans un rayon de soleil,- une jeune fille courait, gracieuse comme une sylphide.
-Reine ! Reine ! La sylphide se retourna et lança un baiser à travers le bras de mer. Le vieux Maurever leva au ciel ses yeux mouillés, et remercia Dieu. C'était bien Reine qui courait là-bas, en s'éloignant de lui, et c'était bien le panier de Reine que le vieux Maurever avait été sur le point de saisir avec la croix de son épée.
Reine, après avoir échappé aux deux décharges de la sentinelle qui veillait sur la plate-forme du couvent, s'était perdue dans les rochers qui descendent à la mer du côté de la chapelle Saint-Aubert. Elle avait attendu là quelque temps ; puis, voyant venir les premières lueurs de l'aube, elle avait tourné le Mont pour se rapprocher de Tombelène. Le reflux n'avait pas encore débarrassé le bras de grève qui est entre les deux rochers. Reine se trouva en face d'une sorte de fleuve au courant

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