Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

-Et des cheveux comme une gloire ! renchérit Simon.
Le petit Jeannin, rouge de plaisir, se laissait chatouiller.
Maître Vincent Gueffès s'était levé bien doucement. Il était au centre du groupe avant qu'on n'eût songé à lui.
-À quand la noce ? dit-il.
Son air était si narquois que les deux bonnes gens en tressaillirent.
-Ça ne te fait rien, à toi, répliqua Jeannin, puisque tu n'en seras pas de la noce. Va t'en !
Maître Gueffès tira sa mèche et s'en alla, mais sur le seuil il se retourna :
-Si fait ! si fait ! petit Jeannin, dit-il sans se fâcher, tu épouseras la hart, mon mignon... et j'en serai, de la noce ! Il disparut. On entendit au dehors son aigre éclat de rire.
-Bah ! dit la ménagère Fanchon, jalousie !
-Rancune ! ajouta Simon Le Priol. Et l'on fit asseoir le petit Jeannin à la bonne place, pour causer du mariage.
Car le mariage était désormais affaire conclue.
Les écus restaient sur la table auprès de l'escarcelle ouverte.
Il se fit tout à coup un grand bruit dans la campagne.
Le cor sonnait, et le pas lourd des chevaux retentissait sur les cailloux. En même temps, de vagues et lointaines clameurs arrivaient par le tuyau de la cheminée. Simon, sa femme et le petit Jeannin continuaient de causer mariage. On heurta rudement à la porte, et l'on dit :
-De par notre seigneur le duc ! Simon, tout effaré, courut ouvrir.
La Noire et la Rousse beuglaient d'effroi sur la paille. Les hommes d'armes de Méloir entrèrent, commandés par Kéravel et

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