-Pourquoi
?
-Parce que la lune luit pour tout le monde, répliqua Reine.
L'archer qui est sur la plate-forme...
-Il vous voit ? interrompit Aubry d'une voix étouffée
par la terreur.
-Oui, répondit Reine, le voilà qui tend son arbalète.
-Fuyez ! oh ! fuyez ! Reine lui fit un adieu de la main et se
baissa. Un trait siffla et rebondit sur les roches. Aubry se laissa
choir au fond de son cachot. Puis il se reprit encore à
la saillie de pierre.
-Reine ! Reine ! cria-t-il ; un mot par pitié... Un second
trait vint frapper l'extrême pointe du rocher, la brisa
et fit jaillir une gerbe d'étincelles.
Aubry sentit son coeur s'arrêter.
En ce moment, dans le silence de la nuit, une voix déjà
lointaine s'éleva et monta jusqu'à sa cellule.
Elle disait :
-Au revoir !
Aubry se mit à genoux et remercia Dieu comme il ne l'avait
jamais fait en sa vie.