Ce
vaste territoire, contenant près de 13.000 hectares, submergé
en 709, II été reconquis sur la mer par les efforls
des riverains, secondés par les ducs de Bretagne, Protégé
par une digue en pierre d'une longueur de 36 kilomètres,
construite et entretenue par nous, il est aujourd'hui le delta
des départements voisins, produit de riches moissons, des
fourrrages excellents et des cidres précieux pour l'approvisionneement
de la marine. Couvert de nombreux habitants, il paie à
l'Etat des impositions très élevées et fournit
aux armées de terre et de mer un contingent d'hommes vigoureux
et dévoués,
La
conservation des marais importe donc à la France tout entière.
Cependant,
nos digues sont aujourd'hui menacées d'une imminente destruction
par les ravages du Couesnon dans les grèves mobiles du
Mont-Sainl-Michel ; nos immenses sacrifices n'ont pu l'arrêter
et chaque jour nous apprend une nouvelle entreprise de cette dangereuse
rivière; après avoir fait disparaître une
grande partie des terrains amodiés par le domaine, en avant
de nos conquêtes, il attaque aujourd'hui le pied même
de nos digues, et, dans une grande marée, nos domaines
peuvent être entièrement submergés, perte
irréparable pour l'Etat et ses malheureux habitants.
Pour
obvier à tel malheur, il est un seul moyen : l'endiguement
du Couesnon, approuvé par arrêté des Consuls
le 25 thermidor an VIII, et depuis quelque temps par le Conseil
des ponts et chaussées.
Ce
travail ne peut être exécuté que par une puissante
Compagnie et, dégagés de tout esprit de spéculation,
nous avons applaudi le projet de M. Mosselman, quand il a été
soumis à une enquête locale.
Convaincus
que son exécution doit fixer définitivement le Couesnon
et protéger nos marais sans nuire à la formation
. des tangues, dont nous faisons
usage pour nos propriétés du terrain, nous appelons
de tous nos vœux l'approbation de ce