se
jette nous enlèveraient la faculté d'en opérer
la déviation, alors même que: la faiblesse de nos
ressources ne nous l'interdirait pas : cette mesure ne peut être
ordonnée que par le Gouvernement; elle ne grèverait
que faiblement le Trésor de l'Etat, puisque la dépense
en fut évaluée, en l'an VI, par l'ingénieur
en chef Anfray, qu'à la somme de 200.000 francs, somme
modique en comparaison des avantages qu'elle procuurerait: elle
assurerait la conservation du marais, dont la valeur actuelle
peut atteindre le chiffre de 50 millions, et qui conntribue, pour
une large part aux besoins de l'Etat; elle offrirait, en outre,
au Gouvernement la certitude de livrer, sans frais, à l'agriculture,
dans un temps peu éloigné, des terrains dont la
valeur surpasserait de beaucoup celle du Marais lui-même.
Vous
devez être convaincus, Messieurs, que la sollicitude de
sa Majesté Impériale s'étendra sur vous d'une
manière plus efficace encore: que celle des Etats de Bretagne,
qui, après avoir largement contribué à la
construction de vos digues, ne cessèrent de pourvoir à
leur entretien, et qu'en ordonnant cet utile travail, elle mettra
la dernière main à l'entreprise inachevée
de notre ancien Parlement. Soigneux de tous les grands intérêts
de la France, l'Empereur ne fera pas moins pour vous qu'on ne
fit en 1840, en 1841 et 1842, en faveur des riverains du Rhône
qui reçurent alors à l'occasion de sinistres moins
graves des secours s'élevant à 10 millions.
Vu
l'exposé ci-dessus, et adoptant les motifs, le conseil
est d'avis de supplier M. le Ministre des Travaux publics d'obtenir
de Sa Majesté, le plus promptement possible, la déviation
et l'endiguement du Couesnon, de telle sorte que cette rivière
soit éloignée du marais de Dol et qu'elle ne puisse,
à l'avenir, lui porter aucune atteinte.
Ont
signé : MM. Robinot Saint-Cyr, président; Houilte
de la Chesnais, vlee-président; Rouxin père, Moucet,
Mancel père, Barbé, Tézé, Gasnier,
A. Guiboure Herbert Josseaume Derniniac, Gaudeul,