Séance
du 22 germinal an IX de la République.
RAPPORT
.....
Les améliorations, les succès que les propriétaires
doivent aux soins, au dévouement et aux lumières
de cette commission administrative et de l'ingénieur ne
peuvent suffire pour calmer leurs inquiétudes, pendant
que la cause qui les a fondées subsiste. La rivière
du Couesnon, qui semblait avoir pris précédemment
une direction favorable aux digues, vient de, s'en rapprocher,
et cet ennemi acharné les menace plus violemment que jamais.
La nécessité de son détournement se fait
sentir au dernier degré. En conformité de l'arrêté
pris à cet égard par les Consuls, le 25 thermidor
an VIII, les propriétaires dans leur cession de brumaire
derrnier, ont pourvu à la réalisation des sacrifices
auxquels ils se sont soumis, pour coopérer à cette
salutaire opération ! ; mais, pour en entamer l'exécution,
ces ressources sont insuffiisantes : il faut le concours des fonds
que le Gouvernement a promis par son arrêté et quelques
démarches qu'ai faites auprès de lui, jusqu'à
ce jour, votre commission administrative, elle n'a pu parvenir
à s'en faire délivrer les quotités échues.
Cependant les pièces de correspondance qu'elle a communiquées
apprennent que les difflcultés s'aplanissent. L'arrêté
qui nous assure un secours, n'est point l'effet d'une surprise
faite à la religion du Gouvernement; il était réclamé
par la justice; il est le résultat d'une nécessité
bien constatée. La conservation de la République,
de la population et du territoire fertile de vingt-trois communes,
voilà son objet. En fut-il un plus digne que la sollicitude
du Gouvernement dont. chaque acte est marqué au coin de
la bienfaisance ? L'inexécution de son arrêté
serait l'infraction Ia plus caractérisée de ses
vues et de ses intentions : elle priverait ses promesses de toute
confiance puisqu'elles n'auraient plus pour égide la sincérité
et la bonne Ioi ; cette idée alarmante. serait injurieuse
pour le Gouvernement; nous devons la repousser et nous livrer
à l'espoir d'une prochaine satisfaction.