pour
prévenir des désastres aussi prochains, que de faibles
ressources, si nous ne comptions que sur les facultés des
propriétaires du marais. Il faut le dire, les dépenses
à faire pour sauver notre territoire sont au-dessus de
tous nos moyens réunis : il ne nous reste d'espoir que
dans la justice, la bienfaisance de l'Etat.
Les
ingénieurs ont mis en différents temps sous les
yeux des ministres les procès-verbaux qui constatent qu'en
1791, le Couesnon quitta son ancienne direction, se porta sur
les digues du marais de Dol, en sapa entièrement les bases.
La mer étant venue les attaquer ensuite, les renversa de
fond en comble; et en l'an II : six mille hectares de terre labourée
furent couverts de ses eaux.
Cette
cause si légalement constatée, ne démontre-t-elle
pas combien il serait injuste d'appliquer aux propriétaires
des marais de Dol, la loi du 4 pluviôse an VI ? Elle est
sage sans doute cette loi; mais les considérants qui l'ont
déterminée nous sont absolument étrangers,
puisque les terribles événements dont nous sommes
les victimes ne proviennent que de ce que le Gouvernement a malheureusement
ajourné la dépense qu'il devait faire pour ramener
dans son premier lit, pour maintenir dans ses limifes une rivière
qui en était sortie, dépense qui a toujours été
à la charge du Gouvernement et jamais à celle des
riverains. D'ailleurs, il est fait chaque année, un fonds
destiné à réparer et à prévenir
les désastres qui peuvent être causés par
les éléments, et qui, plus que nous a droit d'y
prétendre ? Enfin, est-il possible de croire qu'on pourra
dire que sous le Consulat de Bonaparte, la mer a englouti un terrain
vaste et précieux.
Non,
Messieurs, résistons encore au sentiment du désespoir.
Donnons une nouvelle preuve de notre dévouement à
la patrie. En faisant de nouveaux efforts pour lui conserver,
en nous conservant à nous-mêmes, une immense étendue
de fertiles propriétés, nous acquerrons de nouveaux
droits à la sollicitude du Gouvernement. Réunissons-nous.
Qu'un commmun concert d'opinions, qu'une confiance réciproque
e l'inaltérable