Entre
autres moyens propres à atteindre ce but, on a proposé
l'indispensable nécessité de la dérivation
par l'est du Mont Saint-Michel, de la rivière du Couesnon,
première et continuelle cause de tous les maux du marais.
Séance
du 10 brumaire an VII de la République française
une et indivisible.
Tous
les travaux que votre commission vous propose tant pour la réparation
et la construction des digues, des ponts et chemins, que pour
l'écoulement des eaux de l'intérieur des marais,
ne sont que des palliatifs aux maux qui nous menacent; si la rivière
du Couesnon n'est pas détournée. Si cette dérivation
est encore différée, tous les sacrifices que vingt-deux
communes ne cessent de faire journellement indéépendamment
de l'inondation de douze mille journaux qu'elles éprouvèrent
en 1792, de plus de quinze cents journaux par la tempête
des 23 et 24 fructidor dernier, les sommes considérables
que le Corps législatif a accordées pour la conservation
du plus précieux territoire de la République, ces
nouveaux sacrifices qui lui sont demandés et ceux que votre
commission vous propose sont en pure perte. Vingt mille familles
sont anéanties ou réduites au désespoir;
plus de trente mille arpents du territoire du département
d'Ille-et-Vilaine et plus de dix mille du département de
la Manche vont être réunis au bassin des mers.
Cependant,
les rapports faits par les diverses commissions des travaux publics
et particulièrement par les ingénieurs nommés
en vertu de la loi du 24 février 1793 ont approuvé
cette dérivation; l'avis de la commission des travaux publics
au Directoire exécutif en a constaté la nécessité.
Plusieurs messages du Directoire exécutif ont été
faits au Corps législatif pour la demander; enfin divers
rapports faits par les commissions spéciales du Conseil
des Cinq-Cents et notammment celui du 13 pluviôse an V l'ont
proposée. Cependant, l'intrigue et quelques chétifs
intérêts l'ont empêchée jusqu'à