obliques
parmi les sables encore bruns d'une couleur de bure; et lorsque
le soleil déborde, le Mont lui-même, les saillies
abruptes de ses rocs, ses grosses tours, le parapet montant du
rempart, les murailles fauves de l'abbaye, ses pignons et ses
pinacles, ses bâtisses ramassées autour du magnifique
clocher roman, tout
cela, glorifié par l'azur
candide, se révèle comme dans une vision, tel que
l'eût peint un enlumineur sur le feuillet d'un psautier.
Pourtant, ici comme ailleurs dans l'Ouest océanien, aucun
moment du jour ne vaut, le crépuscule. Les crépuscules
du Mont Saint-Michel sont moins immenses et interminables qu'à
l'extrême pointe de la
Bretagne, là où le soleil dit adieu à
notre vieux continent. Mais le miroir des grèves transpose
en des enchantements singuliers la dégradation lente des
reflets: et le site ajoute au crépuscule sa majesté
sainte, sa solitude, quelque chose aussi de tragique. Autour de
Tombelaine flottent