jusqu'à
la salle des gardes, puis on traverse
entre deux murs un petit boyau glacial d'où j'admire la
pente aiguë d'un toit sombre sous les mousses et la rampe
brute d'un degré aboutissant à un large vitrail
vert.
Voici, au fond, le porche bas de l'Aumônerie. Trouverai-je,
pour me répondre, un jovial portier en froc ? Non. Y a-t-il
même une cloche ? On entre sans frapper dans « la
maison des pèlerins et des pauvres» changée
en salle des pas perdus. Un gardien y vend des cartes postales;
le troupeau des visiteurs attend un employé qui les conduira.
Heureusement, je puis me dispenser de le suivre et circuler seul
dans l'abbaye; elle va, pendant quelques jours, devenir mienne;
j'y pénètre avec assurance comme si je l'avais depuis
longtemps habitée. Je marche, confiant dans les guides
invisibles, tel que le pèlerin des trois mondes, lorsqu'il
gravissait les cercles du Purgatoire, sans savoir où il
passerait, mais certain qu'en haut allait s'ouvrir le Paradis.