d'Avranches,
prélat d un caractère violent et emporté,
rendit une ordonnance par laquelle il déclara que les religieux
de l'abbaye du Mont Saint Michel étaient incapables
de ouïr les confessions du peuple, n'étant pas approuvés
de sa part et que les confessions faites auxdits religieux étaient
nulles et invalides. Voici un fait qui donnera une idée
du caractère de ce prélat, de son luxe et du haut
rang que les évêques tenaient à cette époque
dans la société. Le vingt et unième jour
de mai de la même année 1647, cet évêque
envoya son secrétaire au Mont Saint Michel pour y signifier
la visite qu'il y voulait faire, tant en l'abbaye que dans la
paroisse, et le 24 il y arriva sur les sept heures du matin avec
un train magnifique. Son carosse était attelé de
sept chevaux, vingt deux cavaliers lui servaient d'escorte, deux
mulets portaient le bagage avec les clochettes et étaient
couverts des couleurs du prélat. Il était suivi
de plusieurs laquais, pages et valets, et accompagné des
principaux citoyens d'Avranches. Il se fit précéder
par le lieutenant général au siége de cette
ville, pour savoir du père prieur et de sa communauté
si