surprendre
la place. M de Boissusé, nouveau gouverneur 1, instruit
de ce projet, probablement par ce soldat pris d'un remords de
conscience, fit hisser un à un, suivant la convention,
les ennemis dans le château par la coulisse des poulains,
et au fur et à mesure qu'ils arrivaient leur faisait couper
la tête, et pour mieux tromper les assaillans, il faisait
jeter en dehors quelques uns des leurs sous des habits de religieux.
Déjà près d'une centaine y avait passé,
lorsque Montgommery se douta d'une trahison.
Pour s'éclairer, il s'avisa de faire planter une espèce
de mât au haut duquel il fit monter un homme qui, regardant
par le trou de la muraille, cria : nous sommes trahis. Désespéré
d'avoir été ainsi pris pour dupe, et de la perte
qu'il venait d'éprouver, Montgommery se retira précipitamment
à Pontorson. Quatre vingt dix huit hommes, tués
dans cette expédition, furent enterrés à
quinze pas du poulain.
1 Il
avait succédé à M de Vicques tué,
en décembre 1590, au siège de Pontorson, que faisait
le duc de Mercœur, chef de la ligue en Bretagne. Il semblerait
que cette famille aurait été de St Quentin. M l'abbé
Desroches dit que lorsque de Vicques fut tué ses enfans
habitaient le château de Lillemanière.