pélerinage
au Mont, et y feraient des offrandes. Mais le produit de toutes
ces sommes, quoique considérable, fut absorbé par
les dépenses que le siége avait occasionées.
Il se passa, d'après M. de Roujoux, en 1450, une chose
assez singulière sur ces grèves du Mont Saint Michel.
François 1er, duc de Bretagne 1, croyant avoir à
se plaindre de son frère, Gilles de Bretagne, l'avait fait
mettre dans une étroite prison, où il le retint
plusieurs années, lui faisant éprouver les plus
dures vexations, et le traînant de cachot en cachot. En
vain, celui-ci demandait grâce, implorait son pardon. La
cruelle inflexibilité de François semblait augmenter
en proportion des soumissions que lui offrait son malheureux frère.
Le barbare François, craignant de voir son prisonnier lui
échapper, malgré les précautions qu'il prenait,
proposa au gouverneur du château de la Hardouinaye, dans
lequel il était alors renfermé, de l'en débarrasser,
par le fer, ou par le poison; ce gouverneur eut le noble courage
de refuser une pareille mission
1 il
paraîtrait, d'après Guillaume Gruel, que ce Gilles
de Bretagne aurait embrassé le parti des Anglais.