Après
le cloître, dont nous venons de parler, ce qu'il ya peut
être de plus poétique, de plus fait pour fixer les
regards du connaisseur dans les constructions du Mont Saint Michel,
c'est la porte d'entrée du château. Placée
à 140 pieds au dessus du niveau de la grève, elle
est formée de deux hautes tourelles d'un excellent goût,
représentant deux pièces de canon posées
sur leur culasse. Au bas entre ces deux tourelles est une porte
voûtée sous laquelle existe un vaste et lourd escalier
en granit, éclairé seulement par deux demi jours,
l'un venant d'en bas par la porte, et l'autre tombant d'en haut.
Il est impossible en approchant de cette porte si dramatique,
et en montant ce grand escalier, si froid, de ne pas éprouver
un saisissement difficile à décrire, mais qui dispose
parfaitement l'esprit de l'observateur à
ne leur devait que les pains et la boisson, et si c'était
sans leur permission, ils étaient privés de tout
leur revenu, jusqu'à ce qu'ils fussent retournés
à leur devoir. Quand l'abbé sortait de son monastère,
son chambrier l'accompagnait, monté sur un des chevaux
de l'abbaye, et il était défrayé. Son intendant
recevait, encore dans le couvent, la pitance ordinaire. Tout cela
fut arrêté dans les assises du roi, qui se tinrent
à Avranches l'an 1218. M. l'abbé Desroches