du
Mont Saint Michel. Sommé de se rendre, Jourdan refusa.
Les Bretons, devenus maîtres de la ville, mais non du monastère,
dont ils ne purent s'emparer, mirent le feu à ce monument,
en se retirant. Les édifices voûtés, l'église
et les bâtimens en pierres furent seuls épargnés
par la flamme. Philippe Auguste, ayant pacifié la Normandie,
donna les sommes nécessaires pour réparer l'abbaye.
Ce fut avec cet argent que Jourdan, non seulement refit cet édifice,
mais y ajouta tant et de si magnifiques embellissemens, que quelques-uns
lui attribuent cet admirable monument en entier. C'est à
Raoul de Villedieu, d'après l'auteur de l'Histoire pittoresque
du Mont Saint Michel, vingtième abbé 1, et non à
Raoul des
D'après
le tableau laissé par Pierre Leroy, Raoul de Villedieu
serait le vingt deuxième abbé, et Raoul des Isles
le vingtième. Encore bien que ce tableau dût nous
paraître un guide sûr pour l'ordre chronologique des
abbés du Mont Saint Michel, puisqu'il a été
fait dans un temps bien rapproché des dates qu'il donne,
et par un de ses abbés les plus laborieux et les plus habiles,
nous ne l'avons point adopté, parce qu'il nous a paru contenir
des erreurs notables. Ainsi ce tableau porte que Suppon, septième
abbé, fut élu en 1035 et décéda en
1061, et que son successeur, Radulphe huitième abbé
fut élu l'an 1048 et mourut