Il
eut pour successeur Martin qui donna, dit M. l'abbé Desroches,
au clerc Pierre, l'église de Saint Etienne, autrefois fondée
par les anciens ermites au pied du Mont Saint Michel, et au seigneur
Raoul de Foulgère, le fief de Moidrey, de Chavoy, et d'une
partie de Lolif avec charge de venir sonner vêpres et matines
à la fête Saint Michel. Les serviteurs de l'abbaye
devaient sonner après lui, et le seigneur de Macé
était tenu de le réveiller, pour l'heure prescrite,
et de le conduire au monastère avec une lanterne. En l'année
1203, époque à laquelle Philippe Auguste s'empara
de la Normandie après la félonie de Jean sans Terre,
Jourdan, ou Jourdain, dix septième abbé, resté
fidèle au roi d'Angleterre, eut à soutenir un siége
opiniâtre contre Guy de Thouars, comte de Bretagne, allié
du roi de France et venu avec une armée de Bretons pour
s'emparer
quelques-uns
de ses autres ouvrages, ses Annales sur le Mont Saint Michel,
d'une belle écriture sur vélin. Tous les ouvrages
de ce savant abbé sont écrits en latin. Le trouvère
Saint Paer écrivait en même temps sous ses yeux,
comme nous l'avons vu, l'histoire du même Mont en vers français.