D'après
le même ouvrage, c'est aussi vers cette époque, que
les moines du Mont Saint Michel firent mettre, dans un reliquaire
nouveau, la tunique, qu'on avait trouvée dans une boîte
de plomb, sous le maître autel, et qui, selon la tradition,
avait été portée par la sainte Vierge. La
dévotion que les grands et les petits, de près comme
de loin, avaient pour ce Mont, était devenue pour lui une
source de dons considérables. C'était souvent au
lit de la mort que ces dons, presque toujours excessifs, se faisaient.
Quelques donateurs revenus en santé éprouvèrent
du regret d'avoir ainsi dépouillé leur famille,
et eux mêmes au profit d une communauté déjà
prodi gieusement riche. Ils firent entendre des plaintes, formèrent
des réclamations ,et allèrent jusqu'à élever
des prétentions sur les biens donnés. L'abbé
du Mont Saint Michel, alarmé de ces manifestations, dont
les conséquences pouvaient avoir des suites très
fâcheuses pour son abbaye, fit décider dans une assise,
tenue à Caen par les comtes des pays d'Avranches, Coutances,
Caen et Exmes, que les donateurs de biens cédés
aux églises n'avaient droit qu'aux prières du clergé.
Comme si ce n'était pas assez des incendies