pendant
que l'on célébrait l'office du matin, l'église
fut frappée de la foudre et consumée avec beaucoup
de bâtimens. Aucun des religieux ne fut atteint. Roger,
onzième abbé, répara bientôt ces désastres.
Dès 1122, tous les bâtimens étaient relevés,
plus beaux et plus solides qu'auparavant. Ce laborieux abbé
fit reconstruire l'intérieur de tous les édifices
du nord, depuis les fondemens, jusqu'au sommet, dit Don Huynes.
On croit que c'est lui aussi qui fit construire cette belle Salle
des Chevaliers, un des plus curieux morceaux du monument. Elle
porte l'empreinte de son époque, le commencement du XIIe
siècle, connue sous le nom de la transition. On y voit,
en effet, la réunion des deux architectures romane et gothique,
la première sur son déclin, la seconde à
sa naissance. Cette salle se compose de quatre rangs de colonnes,
dont les chapiteaux,
ornés de trèfles, ne sont chargés d'aucunes
figures grotesques. Ces colonnes supportent une belle voûte,
divisée en nombreux compartimens par des nervures saillantes
et régulières, laquelle supporte à son tour
le joli cloître, dont nous allons bientôt nous occuper.
M le curé Rouault dit, dans sa Vie des