à
la tête d'une armée de chevaliers. Dans cette triste
position que fera le duc Allain ? Il prit le seul parti que lui
conseillât la prudence vis à vis d'un si puissant
ennemi; il implora la clémence du prince normand, et se
rendit pour cela au Mont Saint Michel accompagné de l'archevêque
de Normandie, oncle de Robert, par l'intercession
duquel la bonne harmonie se rétablit entre les deux ducs.
Ces princes firent, à l'envi l'un de l'autre, des donations
considérables à l'abbaye de ce Mont. Robert donna,
dans le comté d'Avranches, le village que l'on appelle
Saint-Jean, situé sur la mer, avec ses dépendances;
savoir Dragey et son église, Poterel, Tissé, Tisseel,
le Gault, Bray, la Lande, Belleville, et tout le reste; plus la
forêt que l'on appelle Bivie, avec les bois en regard; savoir
: Crapout et Neiron; et encore tout ce qui lui appartenait dans
le bourg de Beuron. (Ms n° 80, de la bibliothèque d'Avranches.)
Au milieu du carême de l'an 1091, le Mont Saint Michel eut
un siége important à soutenir. Guillaume, mort en
1087, avait, par son testament, légué à Robert,
son fils aîné, la Normandie, que le testateur avait
toujours préférée à l'Angleterre,
il avait légué à son second fils, Guillaume
Leroux, ce