y célébraient
leurs mystères; plus tard les Romains changèrent
son nom de Mont-Tombe en celui de Mont-Jou, Mons
Jovis, en l'honneur de Jupiter, à qui ils le consacrèrent.
Mais bientôt le christianisme triomphant renversa les autels
des faux dieux et Une légion de pieux solitaires accoururentdans
cette Thébaïde dont Ia réputation s'étendit
au loin. Au VIe siècle, saint Pair, apôtre, de ces
contrées, y fonda un monastère. Au commencement
du VIlle siècle, saint Aubert, évêque d'Avranches,
suspendait parfois les travaux de son ministère et aimait
à se retirer sur le Mont-Tombe où l'attiraient les
exemples des premiers errnites et l'amour de la solitude. En l'an
708, Saint Michel lui apparut et lui ordonna d'élever un
sanctuaire sur la célèbre montagne, où il
serait honoré à l'avenir, comme il l'était
déjà en Italie, sur le Mont-Gargan. Comme signe
de sa puissance, il lui laissa sur la tête la marque d'une
empreinte profonde. Aujound'hui encore, ou peut voir le chef transpercé
de saint Aubert, et la science, après de minutieuses ètudes,
déclare que cette ouverture pratiquée à l'os
pariétal peut être attribuée qu'à une
cause surnaturelle. Saint Aubert n'hésita plus, il, construisit
un oratoire et en fit la dédicace. Dès lors le rocher
des druides ne portera plus d'autre nom que celui de Mont-Saint-Michel.