A l'heure
convenue, l'homme de la trahison est à son poste. Trahissant
maintenant ceux qu'il s'était engagé à servir,
il leur crie de monter bien vite, qu'il n'y a rien à craindre.
Enhardis par ces paroles, tous se précipitent, avides qu'ils
sont de meurtre et de pillage. Chacun voudrait être des
premiers à surprendre et à massacrer les «michaëlistes
». Mais ils ne peuvent , monter que l'un après l'autre,
ou deux à deux tout au plus; et s'ils savaient ce qui les
attend au bout de leur ascension! ... Des soldats de la garnison
sont là qui, feignant de faire cause commune avec eux,
les invitent à aller boire pour se donner du cœur
et, chemin faisant, les poignardent sans pitié. On en monte
et on en tue ainsi plus de soixante-dix. Ceux qui sont encore
au pied des murailles n'entendant aucun bruit, ne percevant aucun
appel des leurs, cornmencent à s'inquiéter.