Michel
eut d'autant plus à en souffrir qu'il se trouvait déjà,
par sa situation exceptionnelle, dans des conditions peu favorables
a la pratique de la Règle. En effet, depuis le XIIIe siècle,
j] devait loger dans ses murs et entretenir au moins en partie
la garnison chargée de le défendre. On conçoit
aisément que le voisinage et la fréquenlalion quasi
obligatoire des hommes d'armes, la surveillance de l'ennemi, les
surprises ou les alertes dont nous dirons quelque chose n'étaient
pas de nature à développer l'esprit religieux, loin
de là ! Aussi semble-t-il qu'il ait été singulièrement
affaibli pendant un certain temps. Il,
parfaitement étranger à la vie religieuse , ou )à
uelque clerc de mœurs parfois très mondaines, ou même
à un enfant de famille noble, que l'on voulait avantager.
Il n'était pas rare que plusieurs de ces bénéfices
fussent accumulés sur la même tête. Pour servir:
au commendataire les rentes qu'il exigeait, les moines vivaient
ordinairement dans la misère. Si ces « redevances
» n'allaient pas jusqu'à causer la ruine matérielle
et spirituelle d'un monastère, du moins étaient-elles
toujours pour celui- ci une lourde charge, une pénible
entrave et un obstacle à tout progrès.