ramassent
des coques sur les grèves; et la-haut, bien haut, Saint
Michel étend ses ailes sur l'Abbaye et sur la France.
Ces terres, explique Papa, en désignant au loin la côte
normande, appartenaient à l'abbaye. Vous apercevez le Couesnon,
petite riivière qui sépare la Bretagne de la Normandie,
et qui, capricieuse, se déplace parfois en arrivant à
la mer, rendant ainsi le Mont, tantôt normand, tantôt
breton.
Saint Aubert, en installant les Chanoines, leur fit don de quelques
villages, entre autres, Huynes et Genets. Au cours des siècles,
nous l'avons vu, Rollon, Guillaume Longue-Épée,
le Conquérant et d'autres Princes augmentèrent considérablement
les biens de l'Abbaye.
Les moines du Mont Saint-Michel ne cultivaient pas eux-mêmes
leurs terres, mais les louaient à des artisans, ainsi que
les salines ou marais-salants qui, autrefois, entouraient la baie.
Ils avaient aussi sur leurs terres de petits monastères
ou moustiers, et même, en Angleterre, de vastes Abbayes
dont l'Abbé du Mont Saint-Michel nommait le Prieur et qu'il
visitait chaque année.
Alain - Les vassaux dépendaient de l'Abbé comme
de leur Seigneur ?