la
mer et des grèves, et Jean-sans-Terre guette l'occasion
de fondre sur lui.
Papa - L'Abbé Jourdain entreprit avec ardeur les travaux
de défense; il était temps; la guerre de pirateries,
d'escarmouches, de pillages allait commencer ... C'était
toujours la guerre de Cent Ans !
Les moines, par effroi des Anglais, cherchaient un chef qui fût
aussi capable de commander aux soldats qu'aux religieux. Nicolas
le Vitrier reçut en même temps que le titre d'Abbé
celui de Capitaine.
Alain - Un moine capitaine !
Papa - Les Bénédictins, en dépit de la guerre,
continuaient à chanter l'office jour et nuit, à
se livrer au travail assidu ; mais, au besoin, ils savaient se
défendre. Plusieurs avaient porté la cuirasse, avant
d'entrer au monastère; ils n'étaient pas moins braves
que les chevaliers:
Geoffroy de Servon, par exemple,
se montra si vaillant que le roi Charles V le cita à l'ordre
du jour: "Nous, Charles V ... , considérant la grande
loyauté de nos bien-aimés religieux du Mont Saint-Michel
au Péril de la Mer, qui ont su le garder si bien que nul
ennemi n'a pu y entrer, nous voulons que l'église et le
fort n'aient d'autre capitaine que l'Abbé."