centrale
de correction pour quelques centaines de détenus, ce qui
fut l'occasion d'un nouvel incendie dont les pertes furent évaluées
à une quarantaine de mille francs.
Il était réservé à Mgr Bravard, évêque
de Coutances, dont le cœur repose dans l'église paroissiale,
de renouer la chaîne glorieuse des traditions religieuses
du Mont en restaurant le culte de saint Michel dans son île
de prédilection. En 1864, le pieux et zélé
prélat obtint du Gouvernement que l'abbaye fût rendue
à l'usage du culte. A sa voix, on vit les foules de pèlerins
reprendre le chemin du sanctuaire béni et prier avec ferveur
le puissant protecteur de l'Église et de la France. En
1867, l'évêque de Coutances confia aux Missionnaires
de Pontigny (Yonne) la direction des œuvres, et, plus tard,
de la paroisse du Mont.
Leurs successeurs, appartenant au clergé séculier,
continuent excellemment à s'occuper des fonctions du culte,
de la direction de l'Archiconfrérie et des Annales, et
de l'organisation des pèlerinages dans l'Eglise paroissiale
de Saint-Pierre. Celle-ci, gracieusement restaurée, est
tout à la fois un Mémorial de l'histoire montoise
dans le passé. un Musée d'ouvrages d'art dans le
présent et, pour l'avenir, un présage de douces
espérances.
De son côté, la Municipalité vigilante ne
néglige rien de ce qui touche les intérêts
du Mont, qu'elle voudra toujours sauvegarder avec soin. Enfin,
la Direction des Beaux-Arts poursuit avec zèle et compétence
la restauration du Monument. Cette restauration, parfaitement
commencée par M. Corroyer, reprise par M. Petitgrand. se
continue heureusement entre les mains de M, Gout.
Nous formons des vœux ardents pour qu'elle s'achève
sous les meilleurs auspices, et pour que l'Art, la France et la
Religion puissent se réjouir, de concert, du couronnement
de cette entreprise qui fait honneur à notre temps, comme
la construction fait la gloire d'un passé trop méconnu.