les
fortifications de la place, et notamment à construire le
bâtiment dit Belle-Chaire. La régularité fut
maintenue fortement par Nicolas-Alexandre (1264-1271), qui reçut
Philippe le Hardi, venu pour remercier Dieu de grâces obtenues
au siège de Tunis.
Le prieur claustral Nicolas Fumigot fut élu abbé
(1271- 1279), et remplacé par Jean La Faye (1279-1298),
dont la modestie « charmait les plus grands seigneurs et
les rendit libéraux de plusieurs belles terres. »
Guillaume du Château (1299-1314), béni dans la cathédrale
d'Avranches, répara les dégâts que la foudre
avait causés à l'église et au dortoir, et
accueillit avec joie Philippe
le Bel, qui octroya au Mont une foire à l'occasion
de la Dédicace, le 16 octobre. Jean de la Pone, d'abord
prieur de Saint-Pair, montra « du zèle pour la discipline
régulière» (1314- 1334).
III.
- Le Mont depuis la guerre de Cent Ans.
La
douloureuse guerre de Cent Ans déchaîna sur la France,
et en particulier sur l'Avranchin, les horreurs, «pilleries
et roberies » qui troublèrent si profondément
la vie nationale en faisant couler des flots de sang et de larmes.
Dès lors le Mont se dresse devant l'envahisseur comme un
rempart inexpugnable. Nicolas le Vitrier, natif du Mont (1335-1362),
qui constitua « la mense abbatiale », fut établi,
par le dauphin Charles, capitaine et gouverneur du château
et de la ville, par lettres du 27 janvier 1358. Comme les moines.
éprouvaient le besoin d'avoir « un chef capable de
commander aussi bien aux religieux, en qualité d'abbé,
qu'aux soldats en qualité de capitaine »,. ils choisirent
Geoffroi de Servon, d'une noble famille du pays (1363-1386).
Afin de bien prévenir toute tentative de surprise, l'abbé
obtint de Charles V une ordonnance qui défendait à
toute personne, sauf les frères du roi, d'entrer en l'abbaye