le
moyen âge vit aussi la fondation de l'abbaye de Saint-Michel
de Cornouailles, qui offre tant d'analogies avec le Mont. .
Comme l'aurore chasse les ombres de la nuit, ainsi, après
les gouvernements agités des abbés Geoffroy (1149-1150)
et Richard de la Mouche (1151-1153), que le roi d' Angleterre,
Henri II, inquiéta parce qu'il n'avait pas réussi
à imposer ses candidats aux suffrages des moines, - une
ère de prospérité et de progrès admirable
brilla sous l'abbatiat de Robert (1144-1186). On l'a appelé
indifféremment Robert de Torigny, à cause de son
pays d'origine, et Robert du Mont, par suite de l'éclat
dont il environna le monastère michelin. « Miroir
des prélats et ornement de son ordre, il se fit estimer
des papes, chérir des roys, révérer des reynes
et généralement aymer de tous. » Henri II
d'Angleterre le voulut pour parrain de sa fille Eléonore,
qui devint mère de Blanche de Castille.
Pour reparer les dégâts des incendies, Robert construisit
les édifices « dessus et dessous la chapelle de Saint-Etienne,
bâtit le plomb du Four, les autres voûtes et bâtiments
inférieurs, le Pourmenoir, la grande salle nommée
le Vieux Dortoir, et deux hautes tours au bout de l'église.
» En celles-ci il plaça la riche bibliothèque
qui valut au Mont le titre de « Cité des livres»;
mais, par malheur, l'une d'elles
Illustration : MONT
SAINT-MICHEL EN CORNOUAILLES