«
Aubert implore le Ciel dans une prière muette; puis, l'air
inspiré, se tournant vers Bain, il lui dit : - «
As-tu amené tous tes fils?»
- « Oui ! Messire, répond le paysan, sauf le petit
qui dormait dans son berceau. »
- « Va le quérir ! », ordonne l'évêque.
« Bain descend précipitamment de la montagne.
En vérité, il ne comprend pas comment l'évêque
a pu lui donner un ordre pareil ! Quel secours un enfant si frêle
pourrait-il apporter à l'œuvre de force qu'il faut
accomplir ? ...
, « Bain arrive chez lui.
« D'un mot, il fait connaître à sa femme ce
qui se passe au Mont Tumbe et il emporte l'enfant tout endormi.
« En chemin s'est éveillé l'enfant mais, contrairement
à son habitude, il n'a pas crié.
« Bain passe l'enfant à Aubert et le petit tend,
en souriant, les bras au bon évêque, tel, jadis,
le divin enfant au vieillard Siméon.
« Et voilà que l'évêque fait toucher
à l'enfant, de son frêle pied gauche, le plus faible
de ses faibles pieds, la roche inébranlable et colossale.