Texte intégral du livre :

"LA FEE DES GREVES" par Paul Féval Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

La Fée des Grèves de Paul Féval

Puis il ajouta tout haut :
-Bonnes gens, je ne vous ferai point de mal.
Un carreau d'acier vint frapper le front de son cheval, qui se leva sur ses pieds de derrière et retomba mort.
-Maintenant fuyons ! s'écria Julien Le Priol ; ses armes le gênent ; il ne nous atteindra pas.
Oh ! certes, sans sa blessure, Reine de Maurever, qui avait trompé naguère si longtemps la poursuite du petit Jeannin, Reine eût échappé en se jouant au chevalier Méloir.
Mais elle souffrait cruellement, mais elle était accablée. Elle essaya de suivre Julien. Elle ne put et s'affaissa sur le sable.
-Sarpebleu ! s'écria Méloir exaspéré ; est-ce comme cela, manant endiablé ? Dix drôles comme toi ne payeraient pas mon bon cheval !
Attends !
Il prit son élan et vint l'épée haute sur Julien.
C'était à ce moment qu'Aubry de Kergariou mettait l'oeil au télescope élémentaire, fabriqué par Messer Jean Connault, prieur des moines et amateur de physique.
Julien attendit le chevalier de pied ferme et le blessa d'un second coup d'arbalète.
Mais il n'avait que son couteau court pour détourner la longue épée de Méloir. Il fut renversé du premier choc.
-Adieu, mademoiselle Reine, dit-il en mourant ; que Dieu vous protège ! moi, j'ai fait ce que j'ai pu.
-Reine ! s'écria Méloir qui n'en pouvait croire ses oreilles.
Il regarda le prétendu jeune garçon, et reconnut en effet la fille de Maurever.
-Oh ! oh ! dit-il, voilà donc pourquoi ce rustre prétendait résister à un chevalier !
-Damoiselle, ajouta-t-il en s'inclinant courtoisement, vous ne faites que changer de serviteur.

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