dévelopement
intellectuel. Pendant les trente deux ans de cette prélature,
l'étude des lettres et des sciences reçut une impulsion
féconde dans le monastère dont l'abbé enrichit
considérablement la bibliothèque. Il existe encore
à la bibliothèque d'Avranches
soixante sept manuscrit datant de cette époque. Robert
accrut le développement des bâtiments par l'addition,
au midi, de l'hôtellerie, de l'infirmerie et des constructions
dépendantes accolées à l'ouest contre les
substructions de l'église romane en communication avec
les anciens bâtiments du nord. Il éleva, devant la
façcade occidentale de l'église, un porche flanqué
de deux tours, dont il ne reste aujourd'hui que quelques fondations
retrouvées en 1875, sous le dallage de la plate forme de
l'ouest. De ces deux tours, celle du sud, s'écroula peu
de temps après sa construction. Elle contenait la bibliothèque
qui fut en partie détruite.
A la
mort de Robert de Torigni la prospérité de l'abbaye
atteignit son apogée. Le monastère possédait
d'immenses biens et un grand nombre d'abbaye vassales jusqu'en
Angleterre, quand, au cours de la conquête de la Normandie
par Philippe Auguste, en 1203, Guy de Touars vint assiéger
le Mont Saint Michel.
Désespérant de s'en emparer de vive force, ce partisan
mit le feu à la ville. Les flammes montèrent jusqu'à
l'abbaye dont tous les bâtiments étagés au
dessus du bourg furent anéantis.
Ce
fut pour les remplacer qu'on résolut la construction de
la Merveille que les libéralités du roi de France
Philippe Auguste permirent d'un seul jet. A cette époque,
l'abbé était Jourdain, homme de grande intelligence,
mais peu aimé des moines que les traditions administratives
de Robert de Torigni tenaient encore attachés au roi d'Angleterre.
Avec Jourdain s'affirment en même temps au Mont Saint Michel
la nationalité française
et le génie artistique français. A cet abbé
revient l'honneur du projet réalisant la pensée
d'Hildeberg II sur le côté nord du rocher et aussi
l'éxécution d'une partie de ce plan grandiose comprenant
le Cellier et la Grande Salle contiguë,
dont le porche, à cette époque, s'ouvrait sur l'entrée
même du monastère. A son avènement,
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