leurs
jours pour toute nourriture que du pain et de l'eau, quand on
ne les faisait pas mourir de mort violente. Ce château fort
servit de prison sous le régime de la terreur. On y enferma
plus de trois cents prêtres non assermentés, qui,
par leur âge, ou leurs infirmités, n'avaient pu être
déportés. On l'appelait alors le Mont Libre, ou
le Mont Michel, suivant le langage de cette époque, qui
ne reconnaissait plus de saints, et voulait bannir jusqu'au mot.
Depuis, il servit et sert encore de prison, sous le nom de maison
centrale de détention, pour les condamnés de plusieurs
départemens, il y en a eu jusqu'à huit cents et
plus. On les y occupe à différentes industries,
dans le double but de les accoutumer au travail, et de leur procurer
des bénéfices, dont une partie sert à adoucir
leur sort pendant leur détentiou, et l'autre à pourvoir
à leurs premiers besoins lorsqu'ils sont rendus à
la liberté. Toutefois, la maison prélève
un tiers de ces bénéfices. Il est à regretter
que l'état de nos finances ne permette pas au gouvernement
d'abandonner ce prélèvement, pour en grossir la
portion qui revient aux détenus en sortant.