laisser
à ces trente hommes, suivant l'usage du lieu, au corps
de garde, leurs épées et ce qu'ils avaient d'armes
visibles; l'on ne s'aperçut point qu ils étaient
porteurs de pistolets et de poignards cachés. Ils montent
au château, font célébrer une messe dans l'église,
puis à un signal donné, tirent leurs armes, se saisissent
de Précontant, gouverneur de la place, et tuent les religieux
et le prêtre qui leur avait dit la messe. Dans le même
temps, les habitans qui étaient au corps
de garde de la porte qui est sur la grève, aperçurent
du Touchet, qui comme il l'avait promis, venait au galop avec
une troupe de cavaliers bien armés. La porte ayant été
aussitôt fermée, du Touchet fut obligé de
se retirer, et ceux qui étaient dans le château se
trouvèrent enfermés sans pouvoir sortir. Alors,
de Vicques, lieutenant du comte de Matignon, chef des catholiques,
se rendit en diligence à Avranches, y assembla des gentilshommes
et quelques compagnies d'infanterie qu'il conduisit au Mont. Les
trente aventuriers qui étaient dans le château, se
voyant sans espérance d'être secourus furent contraints
de se rendre. Il y avait parmi eux, dit l'historien, trois gentilshommes
qui furent décapités, et presque tous les autres
furent