faire
fondre les nouvelles cloches, comme de la cire, dit l'historien
(campanarum densis simd mole ut cera liquescente). Heureusement,
le zèle des abbés paraissait s'enflammer à
la lueur des incendies. Geoffroy de Servon, natif d'Avranches,
vingt neuvième abbé, fit travailler, jour et nuit,
à réparer ce désastre, il ajouta même
aux édifices, la chapelle Sainte Catherine, qui a servi
ensuite de logement aux abbés. A Geoffroy de Servon succéda
Pierre Leroy, natif d'Orval près Coutances, qui fut l'un
des plus célèbres, et le plus remarquable peut être,
de tous les abbés du Mont Saint Michel 1. Il fit décorer
l'église avec une grande magnificence, et ajouta beaucoup
de constructions utiles à celles qui existaient déjà.
Il professa et fit enseigner dans son monastère le droit
écrit, le droit romain, la grammaire, l'histoire profane
et sacrée. Il était choisi comme arbitre, dans tous
les différends qui s'élevaient entre les habitans
du pays, tant sa grande probité et ses lumières
1 Don
Huynes dit qu'il méritait d être appelé, de
fait et de nom, le roi des abbés, non pas seulement du
Mont Saint Michel mais de tout son siècle.